Takeïsme - Philosophie de l'Observation
compteur de mots

Compteur de mots et langue française

Compteur de lettres

Lorsque l'on s'exprime ses émotions à travers une langue vivante comme le français, nous manipulons également des symboles : les mots de cette langue régis par les lois de la grammaire et transformés par les processus déductifs de notre logique informelle, autrement dit notre raisonnement spontané. Ainsi, les théories verbales comme les modèles mathématiques incarnent des représentations abstraites partageant plusieurs similitudes.

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Cependant, les différences, inévitables entre les constructions verbales et mathématiques, apparaissent dès lors que l'on considère la nature des symboles utilisés. D’un côté, les mots de la langue porteurs de significations approximatives et parfois ambiguës ; de l'autre, des symboles dont le sens est strictement défini et manipulés selon des règles précises. Si le langage mathématique exige une rigueur intellectuelle indéfectible, il est également un outil puissant pour déduire des conclusions que le raisonnement naturel seul ne pourrait atteindre.

Les défis de l'écriture et de l'orthographe

Toutes les civilisations humaines se reposent sur l'oralité pour échanger, chacun usant de sons vocaux codifiés pour communiquer des idées. Cependant, seules certaines sociétés ont développé des systèmes graphiques pour représenter ces sons, donnant naissance à l'écriture. Dès son apparition, l’écriture pose un problème d’adéquation : la fidélité avec laquelle elle peut retranscrire les nuances de la parole. Ce défi devient manifeste avec l’orthographe lorsqu’il s’agit d’enseigner cette correspondance entre le code oral et le code écrit.

Les écarts entre ces deux codes peuvent être plus ou moins marqués selon les langues et les systèmes d'écriture. Prenons l'exemple du français pour examiner ces disparités, en soulignant les limites de ce que l’un ou l’autre est capable de représenter.

Histoire du vocabulaire

Les limitations inhérentes à l'écriture

L’écriture, par essence ne permet pas de reproduire le contexte dans lequel un énoncé est prononcé, la rendant ainsi moins explicite. Elle ne donne que peu d’informations sur les éléments prosodiques tels que les pauses ou l’intonation ascendante ou descendante. Bien que la ponctuation tente d’en fournir quelques indices, cela reste incomplet.

De plus, l’accent socioculturel ou géographique si évident à l’oral échappe à toute notation dans l'écriture standard. Les éléments tels que le ton ou la longueur des voyelles, bien qu’étudiés en philologie, sont largement ignorés dans la transcription quotidienne. Enfin, l’alphabet, limité par la tradition orthographique amplifie ces dissymétries. Par exemple, le phonème [b] est représenté par la lettre b mais aussi par p dans certains contextes, comme dans absent, tandis que le phonème [s] peut s'écrire de diverses façons : s, ss, ou encore c.

  • Les lacunes de l'écrit résident principalement dans sa capacité à reproduire les nuances de la parole.
  • Les symboles de la langue écrite manquent de précision face à la richesse prosodique de l'oral.
  • La tradition orthographique et l’alphabet jouent un rôle dans ces distorsions entre écrit et oral.

Écriture, orthographe et phonétique

L'écriture se présente comme la manifestation pérenne et tangible de la langue orale. Tandis que la parole s'évanouit dans le temps, l'écriture, elle, trouve son ancrage dans l'espace, lui conférant une durabilité inégalée. Elle devient ainsi un deuxième niveau de communication après le langage parlé qui en est la première forme. L'étude de l'écriture s'avère inséparable de celle des langues mais également des civilisations qui l'ont façonnée, l'associant étroitement à leurs progrès sociaux et intellectuels.

L’analyse de l’écriture touche plusieurs disciplines : linguistes, ethnologues, historiens et même préhistoriens se penchent sur son évolution, traçant son parcours depuis sa genèse jusqu’à ses formes les plus perfectionnées. Ces deux approches, historique et linguistique convergent pour dévoiler les règles qui gouvernent cette forme de communication et sa relation intime avec la parole.

Origines du langage

Depuis l’Antiquité, diverses théories ont tenté de remonter aux sources du langage. Qu’il s’agisse de conceptions théologiques qui voient dans le langage un don divin, ou d'approches biologiques et anthropologiques, l'origine du langage a longtemps été sujette à spéculation. L'une des approches les plus marquantes, celle du linguiste Franz Bopp, situe les racines de l’indo-européen aux alentours du troisième millénaire avant notre ère.

Les vestiges archéologiques liés à l'écriture offrent les premières preuves concrètes de l’existence du langage humain. Dès lors qu'un symbole graphique émerge, une forme de langage s'installe. Selon André Leroi-Gourhan, les premières marques écrites remontent à 50 000 ans avant notre ère avec les gravures du moustérien, évoluant vers 30 000 ans avec l'art aurignacien.

Etude du langage

Au fil du temps, les systèmes d’écriture ont subi de nombreuses transformations liées aux progrès intellectuels et aux évolutions économiques. En partant des pictogrammes, représentations figuratives des objets, l’écriture a peu à peu glissé vers des systèmes de plus en plus abstraits comme les alphabets qui traduisent les sons de la langue sans lien direct avec leur sens. Selon Antoine Meillet, c’est la structure même de la langue qui a conditionné les grandes inventions scripturales.

Vers une abstraction du langage

À travers les siècles, l’écriture s’est affinée, passant d’un récit imagé à une analyse des sons fondamentaux de la langue. Les alphabets phonétiques, marquant une rupture entre le signe et le sens témoignent d'une compréhension approfondie de la substance phonétique de la parole.

Les systèmes alphabétiques ou syllabiques, avec un nombre restreint de signes, permettent aujourd’hui de transmettre une infinité de messages à partir d’un ensemble limité de symboles. Cette « économie » des signes marque le point culminant d’une évolution millénaire où l’écriture a progressivement perdu son aspect figuratif pour devenir un outil abstrait et universel de communication.

Classification des écritures

Marcel Cohen, dans sa classification traditionnelle, distingue trois grands types d’écritures :

  • Pictogrammes : écriture archaïque représentant le contenu du langage.
  • Idéogrammes : symboles représentant les concepts ou idées.
  • Phonogrammes : signes abstraits des sons et éléments phonétiques.

Cette classification, bien qu’éclairante, a été enrichie par des études plus récentes, qui introduisent une typologie plus nuancée, avec des catégories telles que les phrasogrammes, logogrammes ou morphémogrammes, chacun reflétant un stade particulier de l’évolution de l’écriture.

Belles lettres

Les origines des écritures syllabiques et alphabétiques

L’histoire des systèmes d’écriture nous ramène à une époque où, pour des raisons d'efficacité et de simplification, les sons ont commencé à être représentés de manière distincte des idéogrammes. Ces évolutions sont généralement favorisées par des transferts culturels entre peuples où le système graphique se détache des traditions sacerdotales et royales initiales. Selon Maurice Cohen, ces transformations ont lieu dans des contextes sociaux où l’autonomie individuelle et la diffusion du savoir étaient suffisamment développées.

En règle générale, les systèmes alphabétiques apparaissent d’abord sous une forme syllabique. Ils évoluent ensuite vers une approche phonétique à mesure que l’analyse des structures linguistiques devient plus fine, bien que souvent empirique.

Ce modèle s'est rapidement répandu à travers l’Europe, notamment grâce aux Romains dont l’alphabet latin s’inspirait directement du grec. Durant le Moyen Âge, les savants arabes développèrent une analyse phonétique extrêmement fine, liée aux enseignements du Coran, donnant ainsi naissance à un véritable art graphique mêlant religion et esthétique.

  • Les Oghams d’Irlande, apparus au Ve siècle, représentaient des lettres sous forme d’entailles.
  • Chez les Germains, les Runes consistaient en une série de traits gravés dans le bois.
  • Les Slaves, quant à eux utilisèrent simultanément l’alphabet glagolitique et cyrillique.

Ces alphabets démontrent une grande rigueur dans l'analyse des sons, mais l’évolution phonétique des langues entraîna une distorsion entre les systèmes alphabétiques et phonétiques. Cela conduisit à l'ajout de signes supplémentaires ou à des adaptations pour mieux représenter les sons de la langue parlée.

Naissance des alphabets phonétiques

Face à la nécessité d'une représentation précise des sons, les linguistes ont mis au point des alphabets phonétiques comme l'alphabet phonétique international, dans lequel chaque signe correspond à un son unique et vice versa.

Orthographe : de la naissance à la fixation

L'orthographe, discipline qui régit la représentation écrite des sons s’est d’abord développée en Europe occidentale à partir de l’alphabet latin, lui-même dérivé du grec. Des ajouts et suppressions de lettres ont permis à l’écriture de mieux refléter les évolutions linguistiques et de noter des informations supplémentaires, telles que l’étymologie ou les accords grammaticaux.

Le français, en adoptant l’alphabet latin a dû adapter ce système à des sons spécifiques à la langue, comme les voyelles nasales ou les consonnes chuintantes. Au lieu d'inventer de nouveaux caractères, l’usage s’est contenté de réinterpréter les lettres existantes, avec des combinaisons telles que ch pour noter des sons inédits. Toutefois, l’absence de lettres distinctes pour certaines prononciations a conduit à des ambiguïtés.

Art des lettres

Au Moyen Âge, les pratiques orthographiques se sont complexifiées. Pour éviter les confusions, de nouvelles lettres furent ajoutées ou substituées, souvent dans le but de différencier des homonymes ou de rétablir l'étymologie latine, comme dans dompter (anciennement donter) ou bapteme pour bateme. Ces modifications visaient à rendre l’orthographe plus logique mais introduisirent également des exceptions et des complications.

La fixation de l'orthographe

L'invention de l’imprimerie au XVIe siècle marqua un tournant décisif dans la normalisation de l’orthographe. Des accents furent introduits, les lettres i et j dissociées, et de nouvelles règles furent progressivement adoptées. Cependant, l'évolution phonétique de la langue continua de créer des écarts entre l'orthographe et la prononciation, notamment avec la disparition de certaines consonnes finales ou l’évolution des voyelles.

Les alphabets phonétiques et la phonétique moderne

La complexité croissante des langues européennes et les besoins de précision dans les études linguistiques ont conduit à la naissance de systèmes phonétiques universels tels que l'Alphabet Phonétique International, permettant une représentation sans ambiguïté de chaque son de la langue.

Les enjeux de l'orthographe

La question de savoir si un système de signes peut adéquatement rendre compte de la richesse des sons d'une langue est cruciale. L'idéal phonétique serait bien entendu de disposer d'un symbole unique pour chaque phonème, et inversement.

Cependant, la réalité de l'orthographe est qu'elle repose sur des conventions parfois limitées. Il arrive que la pauvreté d'un alphabet ne compromette pas son efficacité à représenter des langues riches en sons. En effet, l'absence de signes spécifiques est souvent compensée par des combinaisons de lettres, comme le digramme « ch », qui peut être interprété comme un signe unique. De surcroît, des marques diacritiques modifient les valeurs initiales des lettres tel l'accent grave ou aigu sur la lettre « e », qui lui confère des sons distincts comme « è » ou « é ».

Il est également important de considérer le contexte : la combinaison des lettres « a » et « n » dans certaines positions peut signaler une voyelle nasale comme dans le mot « amant », tandis que « e » sans accent devant une consonne double peut transcrire « é » ou « è ». Ces conventions, bien que plus complexes à appréhender deviennent familières une fois assimilées.

Sens des mots

Comment suivre l’évolution de l’orthographe ?

La difficulté réside dans le fait que, bien que la langue soit en constante évolution, les transcriptions orthographiques demeurent souvent figées. Par exemple, en français, le terme « roi » est toujours écrit [r w a], même si sa prononciation a évolué. En général, chaque génération résiste à modifier l'orthographe qu'elle a apprise. De plus, les révisions orthographiques ne s'appliquent pas uniformément : ainsi, l'utilisation d'accents pour noter « é » et « è » n’a pas été étendue à tous les sons « o ».

À titre d’exemple, la forme « je jette » reste inchangée, alors qu'avec l'introduction des accents, on aurait pu envisager « je *jète » pour « nous jetons ».

Orthographe, étymologie et familles de mots

Un autre défi de l'orthographe est d'évoquer l'étymologie. Aujourd'hui, cette préoccupation se manifeste par l’étude des familles de mots. Prenons le terme « champ » ; la lettre « p » a été conservée à la fin pour rappeler son origine latine « campus », bien que ce « p » ne se prononce plus. Ce mot a également engendré des dérivés tels que « champêtre ».

Il serait illusoire de penser que ce rappel de l’étymologie n’a aucune importance. Ce constat est également valable pour des mots comme « sang », dont les dérivés « sanguinaire » et « sanglant » illustrent cette réalité.

Les nuances sémantiques

L’orthographe peut, à certains égards, enrichir la lecture d’informations que la langue orale omet. Par exemple, dans la phrase « les hommes aiment les vacances », le verbe « aiment » indique le pluriel, tout comme le « s » final de « vacances » signale également le pluriel de ce terme. D’autres moyens peuvent certes être utilisés pour indiquer le nombre, mais cela ne diminue en rien l'utilité de ces rappels. La théorie de l'information souligne que les données doivent parfois être rappelées pour éviter qu'elles ne soient oubliées.

Histoire de l'écriture

De même, une phrase pouvant prêter à confusion lorsqu'elle est prononcée peut, à l'écrit, être dénuée d'ambiguïté : « le dessein/dessin de cet homme mérite notre attention ». Ainsi, l'orthographe permet de distinguer entre des homophones comme « saint », « ceint », « sain », « seing » ou « sein ».

Toutes ces considérations bien que pertinentes entraînent une complexité considérable de l’orthographe française. Prenons, par exemple, le tableau des différentes combinaisons de lettres pouvant représenter le son [ã] en français.

Cela se traduit par une grande difficulté d'apprentissage, rendant la dictée une épreuve déterminante tout au long de la scolarité. En 1835, l’orthographe établie par l’Académie a été décrétée officielle et son enseignement imposé dès l’école primaire. Cette priorité accordée à l'orthographe dans le cursus scolaire découle du désir de consacrer un temps considérable à un aspect complexe de la langue ou de juger les élèves selon des critères révélateurs de leur héritage socio-culturel.

Depuis plus d’un siècle, l’enseignement de l’orthographe occupe une place prépondérante dans l’éducation des jeunes esprits, d’où l’essor de nombreuses réformes proposées.

Phonétique : une discipline essentielle

La phonétique générale s’intéresse aux sons du langage, examinés dans leur réalisation concrète, indépendamment de leur fonction linguistique. Elle a émergé comme une branche spécifique de la linguistique, en lien avec les avancées des sciences naturelles et physiques au XIXe siècle. Auparavant, elle était confondue avec l’étude de l’évolution des sons dans les langues, c’est-à-dire la phonétique historique.

Toute recherche phonétique peut se situer à différents niveaux, correspondant aux étapes du processus d’émission, de transmission et de réception des sons vocaux, en se rapprochant de domaines tels que la physiologie, l’acoustique et la psychologie.

Production des sons vocaux

L’organe principal de la production des sons est le larynx dont la fonction première est la respiration. La phonation en tant que fonction secondaire est assurée par la vibration du larynx qui se déclenche par l’air émis lors de l'expiration.

Le rythme respiratoire s’adapte aux exigences de l'émission sonore, le temps d'inspiration étant très court pour éviter d'interrompre le flux vocal, tandis que le temps d'expiration est allongé, nécessitant un stockage d'air dans les voies respiratoires pour permettre une émission prolongée, tout en maintenant une pression adéquate.

Naissance de l'orthographe

La voix émise par le larynx résulte de l'interaction des cordes vocales avec la colonne d'air des poumons. Lors de la respiration, la glotte s'ouvre largement formant un triangle, et les cordes vocales se rapprochent légèrement lors de l'expiration. À la phonation, les cordes vocales se scellent avec plus ou moins de fermeté selon la hauteur du son, créant une pression sous-glottique qui, lorsqu'elle dépasse la pression musculaire force les cordes à s'ouvrir et à libérer un jet d'air.

Le son ainsi produit se propage à travers diverses cavités supralaryngales. L’hypopharynx, premier résonateur, modifie l’onde sonore, l’orientant vers la bouche et les lèvres, mais également vers le rhinopharynx et les fosses nasales, grâce aux mouvements de la luette. La cavité buccale, délimitée par des parois fixes et mobiles, joue un rôle déterminant dans la formation des sons. La modulation des différents organes impliqués dans cette émission constitue l’articulation.

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